
Actuellement, 700 000 colons israéliens, répartis dans 162 colonies, reliées entre elles par un réseau de routes interdites aux Palestiniens, et dans 250 « avant-postes », vivent en Cisjordanie occupée, où les Palestiniens sont obligés de subir un véritable régime d’apartheid.
Le 22 octobre, les députés d’extrême droite ont fait voter à la Knesset, le parlement israélien, un projet de loi visant à étendre la « souveraineté » d’Israël sur la Cisjordanie (baptisée par eux du nom biblique de Judée-Samarie). Décision que le gouvernement américain a déclaré inappropriée, par crainte, dit-il, qu’elle ne nuise au soutien que lui apportent les États du Golfe, en premier lieu l’Arabie saoudite. Mais il n’a rien dit quand, au mois d’août, Israël a annoncé la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie. Ni quand, au début de l’année, des dizaines de milliers de Palestiniens ont été chassés de chez eux par l’armée israélienne, notamment dans le camp de réfugiés de Jénine, du fait de l’opération « Mur de fer ».
Plus récemment, des Palestiniens ont été expulsés de leur terre et leur maison ont été détruites sous prétexte qu’elles se trouveraient sur un terrain déclaré zone militaire fermée. Et, en pleine saison de la récolte des olives, les agriculteurs palestiniens sont l’objet d’une violence croissante des milices de colons, appuyées par l’armée. Alors que de nombreux villages vivent grâce à la culture traditionnelle des olives, les abatages d’oliviers ou leur arrachage à l’aide de bulldozers, les destructions des canaux d’irrigation, les occupations de terres, et les violences physiques de la part des colons font partie de la routine d’occupation.
Des volontaires israéliens ou venus de différents pays pour apporter leur aide aux paysans palestiniens sont, eux aussi, victimes d’intimidations et de violences. Trente-deux d’entre eux ont même été arrêtés, détenus dans le centre pénitentiaire de Givon, et leur expulsion a été prononcée par le ministre de la Justice sous prétexte d’avoir enfreint un ordre militaire.
Les colons sont d’autant plus agressifs et violents qu’ils savent pouvoir compter sur le soutien des militaires. Beaucoup des réservistes qui servent dans l‘armée en Cisjordanie étant d’ailleurs eux-mêmes originaires des colonies.
Pas besoin d’un vote à la Knesset, pour continuer l’annexion de la Cisjordanie.
Thierry Flamand