L’an dernier, le livre du journaliste indépendant Victor Castanet, Les Fossoyeurs, sur le business des maisons de retraites privées (les Ehpad), soulignait une nouvelle fois les situations de maltraitances endurées par les personnes âgées, le sous-effectif chronique, des salaires dérisoires du personnel, la nourriture et l’hygiène insuffisantes… De grands groupes faisaient leur beurre dans la silver economy (l’économie des cheveux blancs) au détriment des pensionnaires et des salariés. Un nouvel ouvrage, Le prix du berceau, de Mathieu Périsse et Daphné Gastaldi, est consacré cette fois à l’impact de la privatisation du secteur de la petite enfance. Il constitue l’aboutissement d’une enquête commencée il y a un an, quelques mois après le décès d’un enfant dans une crèche du groupe People&Baby à Lyon. En quelques jours, les auteurs ont reçu une centaine de témoignages, de parents et de salariés des crèches, qui montrent l’enfer vécu au quotidien dans certaines crèches, au nom de la rentabilité à tout prix. Et ils posent la question de fond : les crèches sont-elles un business comme un autre ? Pour les capitalistes sans doute mais pour celles et ceux soucieux du bien être de la petite enfance certainement pas.