Plus d’une centaine de personnes rassemblées devant le rectorat de Grenoble ce mercredi 1er février. Des parents, des enseignants, des AESH et des élèves dénoncent la casse des moyens par le rectorat pour les réseaux d’éducation prioritaire (REP) et les unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A). L’argument du rectorat pour supprimer les moyens en REP est d’un cynisme sans nom : c’est au nom de « l’égalité entre les établissements » que leurs heures sont supprimées.
REP : casse des moyens à tout-va
Dans les établissements REP du département, la baisse des moyens alloués est drastique. Au collège Lucie Aubrac, plus de 33 heures sont supprimées, au collège Vercors, plus de 28, et autant au collège Aragon de Villefontaine.
Dispositifs UPE2A : la suppression des moyens pour les élèves allophones
Les dispositifs UPE2A accueillent et aident un public très en difficulté qui ne parle pas le français. 60 à 70 % de ces élèves n’ont jamais été scolarisés ou ont un niveau scolaire inférieur au CE1. Dans ces dispositifs, des coupes de moyens massives sont organisées : la majorité des dispositifs passent de 18 heures par semaine à 14, voire 12, soit une perte de 6 heures de cours par semaine ! Les élèves n’auront plus d’histoire-géo ou d’anglais adapté par exemple. Au collège Stendhal, 6 heures d’UPE2A sont supprimées.
Dans les autres établissements, la casse continue
Il n’y a pas que les établissements avec des dispositifs particuliers qui subissent les coupes budgétaires. Au collège Mattons de Vizille, une classe est supprimée, amenant à 30 le nombre d’élèves par classe en 4e. Les élèves dépendant du dispositif ULIS (unités localisées pour l’inclusion scolaire) sont intégrés de force dans les classes sans être comptés dans les effectifs, qui atteignent jusqu’à 32 ou 33 élèves par classe. De même, au lycée Cartan : 13 heures sont supprimées, amenant à un total de 113 heures supprimées depuis la réforme du lycée (10 % des moyens de fonctionnement).
Face aux attaques, une mobilisation importante
Si les attaques sont fortes, la contre-attaque l’est aussi. Des journées de grève reconductibles ont été entamées à Aubrac, Vercors et Aragon. De plus, les parents ont refusé, en soutien, de mettre leurs enfants à l’école le vendredi. Les enseignants responsables d’UPE2A se sont réunis en assemblée générale pour protester et interpeller le rectorat. Enfin, au Lycée Vaucanson par exemple, les enseignants et enseignantes ont entamé une grève reconductible le 31 janvier et le 1er février pour protester contre la perte d’heures.
Face à la baisse des moyens orchestrée par le gouvernement, et visant comme toujours les élèves les plus en difficulté et les plus précaires, c’est par la grève et la lutte qu’on peut gagner !
Léonard Valot