Une organisation de villageois ivoiriens a demandé au producteur belge de caoutchouc et huile de palme Siat un dédommagement d’un milliard de francs CFA (1,52 million d’euros) pour « de multiples atteintes à leurs droits », dont l’accaparement de terres. Une « demande d’indemnisations » a été déposée au siège du groupe Siat, à Zaventem en Belgique, par des représentants de plusieurs ONG internationales, dont la branche belge de Fian, une association internationale de lutte contre la faim et pour le droit à l’alimentation. Cette demande émane d’habitants de la zone de Prikro, dans le centre-est du pays, qui accusent la Siat « d’accaparement de terres, de déforestation, d’atteinte à leur sécurité alimentaire, et d’autres violations de droits humains », et estiment que le groupe est aussi « complice d’une répression ». Entre 2011 et 2014, cette société a négocié avec le gouvernement ivoirien la cession de quelque 5 000 hectares de terres dans cette zone pour y cultiver de l’hévéa, suscitant l’opposition d’une partie de la population. En 2015, une manifestation contre la présence de l’entreprise avait été dispersée par la police et avait débouché sur l’arrestation et la détention arbitraire de plus de 70 personnes, la mort de deux personnes et laissé des dizaines de blessés. Quant aux promesses de la Siat d’aider la population locale, elles n’ont jamais été tenues. Un exemple de la spoliation des populations par des multinationales qui les privent de leurs terres vivrières pour développer l’agrobusiness.