Malgré l’opposition farouche de son aile la plus droitière, soutenue à fond par l’Église orthodoxe, le Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis a porté devant le Parlement une loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. Devant le bâtiment, au cœur d’Athènes, la nouvelle a été accueillie dans la liesse par des manifestants aux couleurs du drapeau arc-en-ciel. La Grèce devient ainsi le premier pays à majorité orthodoxe à légaliser le mariage civil entre personnes de même sexe. C’est une façon pour Mitsotakis de tenter de redorer un peu son blason à l’échelle européenne où il est régulièrement accusé de bafouer les libertés. Le Parlement européen avait récemment dénoncé « des menaces très graves qui pèsent sur la démocratie, l’État de droit et les droits fondamentaux en Grèce ». Mitsotakis n’a pas manqué, dans ses déclarations, de présenter cette loi comme un démenti apporté à ces accusations, vantant « un tournant pour les droits de l’homme » dans un « pays progressiste et démocratique, passionnément attaché aux valeurs européennes ». Les journalistes continuent pourtant à faire l’objet de menaces physiques ou verbales, y compris de la part de responsables politiques de haut rang, de surveillance par des logiciels espions et de poursuites abusives parfois menées par l’entourage du chef du gouvernement. Tout cela place le pays au 107e rang mondial en termes de liberté de la presse.