Le gouvernement Netanyahou profite de la guerre pour durcir la législation répressive. Le ministre des Communications et membre du Likoud, Shlomo Karhi, a annoncé mettre la dernière main à un décret qui lui permettra d’ordonner aux forces de police d’arrêter des citoyens, de les emprisonner et de saisir leurs biens s’il les soupçonne « de porter atteinte au moral national ou de répandre des informations pouvant servir à la propagande de l’ennemi ». Des motifs suffisamment vagues pour impliquer quiconque met en cause la guerre actuelle, la colonisation ou la réforme de la justice voulue par Netanyahou. Et ça n’a pas tardé. Des militants de Standing Together (Debout ensemble), une association qui rassemble Juifs et Arabes pour la paix et l’égalité, ont été arrêtés à Jérusalem. Leur tort : avoir placardé des affiches, en arabe et en hébreu, sur lesquelles on pouvait lire : « Juifs et Arabes – Nous nous en sortirons ensemble ». Le coordinateur national de l’association, Uri Weltmann, a déclaré à ce propos : « Cela montre à quel point les autorités cherchent à délégitimer les voix anti-guerre, anti-occupation et antiracistes. Aujourd’hui, l’escalade de la violence est orchestrée par le gouvernement. Il existe un climat pesant dans la société, qui n’accepte aucune critique. » Le même jour, Ofer Cassif, député communiste juif, membre de la coalition de gauche Haddash, a été exclu de la Knesset pour quarante-cinq jours pour ses propos contre la guerre qualifiés de « déclarations anti-israéliennes ».