Nos vies valent plus que leurs profits

La pauvreté est là pour rester

Après plusieurs reports, le gouvernement a finalement présenté son plan dédié à la pauvreté, baptisé « pacte des solidarités ». Des mesures jugées insuffisantes par le Collectif Alerte, qui regroupe 34 associations de lutte contre la pauvreté, qui souligne surtout l’absence de coup de pouce aux minimas sociaux et qui ne voit pas « comment cette stratégie va parvenir à réduire la pauvreté ». À cette occasion FranceInfo a détaillé quatre des indicateurs de la pauvreté qui sont loin de s’améliorer. Le nombre de personnes qui possède un revenu inférieur à 60 % du revenu médian (1 102 euros mensuels pour une personne seule et 2 314 euros pour un couple avec deux enfants) oscille toujours depuis des années entre 14 et 15 % de la population (plus de neuf millions de personnes), plus d’une personne sur dix se prive de produits de première nécessité (par exemple10,2 % des ménages déclarent ne pas pouvoir chauffer suffisamment leur logement, contre 6,1 % en 2021 et 5 % en 2018), le nombre de bénéficiaires des Restos du Cœur explose (près de 170 millions de repas distribués en 2023 contre 140 millions en 2022) et enfin plus de quatre millions de personnes sont mal logées ou sans abri alors que, selon la fondation Abbé-Pierre, au total, près de quinze millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement. Et ce ne sont pas les mesurettes annoncées par le gouvernement (prime de reprise d’activité, passe « colo », cantine à un euro, places de crèche, etc.) qui y changeront grand-chose. Mais il n’y a sans doute pas urgence puisque le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, vient de déclarer qu’il « récuse cette idée qu’il y a un appauvrissement de la société française ». Ce ne sont pas ses amis Arnault, Bolloré, Dassault ou Pouyanné qui le démentiront.