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Le samedi 4 mars, la lutte contre la loi Darmanin continue !

Présentée en Conseil des ministres le 1er février, la loi Darmanin sur l’immigration reprend tous les classiques de la xénophobie : faciliter les expulsions en limitant les possibilités de recours en cas d’OQTF (obligation de quitter le territoire) et accélérer l’examen des demandes d’asile des étrangers, en limitant là aussi les recours possibles en cas de refus. D’un côté, la volonté de « faire du chiffre » pour plaire à tous ceux qui sont sensibles aux discours d’extrême droite, de l’autre, la volonté de satisfaire le patronat, en prévoyant un titre de séjour d’un an, appelé « travail dans les métiers en tension », autrement dit, les métiers les plus pénibles et mal rémunérés, pour lesquels les employeurs peinent à recruter, et employant en grande partie des travailleurs sans papiers comme dans le BTP et la restauration. La loi reprend également la propagande sarkozyste sur l’immigration « choisie », en prévoyant une carte « talent » spécifique pour faciliter la venue de médecins, pharmaciens, dentistes et sages-femmes1.

Le 18 février dernier, des manifestations contre ce projet de loi immigration et contre les centres de rétention ont déjà eu lieu à Paris, Lyon et Marseille. À Paris, deux syndicalistes de SUD ont été arrêtés : Olivier lors de la manifestation, qui a été placé en garde à vue puis déféré au tribunal de grande instance de Clichy, puis Benoît le lendemain, lors du rassemblement pour demander la libération d’Olivier, qui s’est à son tour retrouvé en garde à vue pour 24 heures. Voilà qui illustre bien l’ambiance répressive que le gouvernement et la police à son service continuent à faire régner. Voir notre communiqué.2

Pas de quoi nous dissuader d’exprimer notre opposition à cette xénophobie d’État : manifestons toujours plus nombreux le 4 mars !

 


Mayotte, terrifiant laboratoire de la politique anti-immigration de Darmanin

Selon le Canard enchaîné du 22 février, Darmanin s’apprête à lancer une opération d’expulsion massive d’étrangers en situation irrégulière à Mayotte, avec un corps expéditionnaire d’un demi-millier de gendarmes et de policiers s’ajoutant aux 750 policiers et 600 gendarmes déjà présents sur place. Cette rafle d’envergure s’achèverait par des destructions de bidonvilles à coup de bulldozers…

La date serait choisie pour coïncider avec le débat au Parlement sur la loi immigration.

Si la situation sociale est aussi dramatique à Mayotte, c’est à cause de la politique de la France : en 1974, dans le cadre de la décolonisation des Comores, elle en a préempté une île, Mayotte, en a fait un département français en 2011 et prétend interdire toute circulation entre les îles d’un même archipel. Selon l’Insee, 77 % des Mahorais vivent sous le seuil de pauvreté national et de nombreuses familles vivent dans des bidonvilles.

L’État français multiplie déjà les expulsions : plus de 20 000 par an, soit près de 10 % de la population présente à Mayotte. Le centre de rétention administrative de Mayotte comporte autant de personnes retenues (26 900 en 2019) que ceux de toute la France métropolitaine. Les autorités s’affranchissent de tout respect des lois : des expulsions réalisées le jour même où l’OQTF est notifiée, sans laisser le temps d’introduire les recours auxquels les personnes ont droit, des expulsions de mineurs dont on modifie la date de naissance, des expulsions de parents laissant à Mayotte de nombreux mineurs isolés…

 


Notes

1 Pour plus de détails, voir notre article du 12 février : Loi Darmanin sur l’immigration : un tri des migrants au service du patronat

2 Macron nous fait la guerre, et sa police aussi… Mais on reste déter’ pour bloquer le pays !