Jeudi 16 février, 200 personnes ont manifesté devant le siège de la Compagnie des pêches de Saint-Malo pour dénoncer la mise en service du chalutier Annelies. Ce bateau usine, un des plus grands du monde, mesure 145 mètres, au point de ne pas pouvoir entrer dans le port de Saint-Malo, et pêche à de très grandes profondeurs. Sa cargaison de merlan bleu sera donc débarquée et traitée en Hollande, pour revenir ensuite en partie en Bretagne dans les ateliers malouins qui fabriquent des bâtonnets de Surimi.
Ce bateau bat pavillon polonais, ce qui permet de ne pas respecter la législation française du travail, selon une méthode classique des armateurs…
On comprend que les pêcheurs locaux, dont les conditions de vie sont de plus en plus difficiles et dont le nombre diminue régulièrement, soient en colère. Ils se plaignent notamment des réglementations qui limitent leur pêche face à cette concurrence. Ils subissent, comme les petits paysans, les effets de la concurrence capitaliste qui concentre de plus en plus la production. Le problème fondamental n’est pas en effet la taille des bateaux, mais le système dans lequel nous vivons où le profit passe avant tout. Même si les artisans pêcheurs sont attachés à leur mode de vie, celui-ci a aussi beaucoup d’inconvénients, à commencer par les risques de naufrage, l’incertitude des revenus et des conditions de travail particulièrement dures. Dans une société socialiste, il serait certainement possible à la fois de planifier la pêche pour préserver les espèces et d’offrir de meilleures conditions de travail à tous les pêcheurs.