Interrogé par l’Agence France-Presse, Pascal Brice, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe plusieurs centaines d’associations du secteur, souligne la fragilisation du public précaire et un basculement vers la pauvreté de personnes qui étaient jusqu’à présent « sur le fil ». Il explique : « Il y a deux phénomènes : il y a des personnes qui étaient déjà dans une situation de pauvreté pour lesquelles ça s’enracine, essentiellement des femmes seules avec enfants, des étudiants ou des étrangers. Cela devient compliqué pour elles, soit parce qu’elles sont expulsées de leur logement pour hausse de loyer, soit parce que la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation sont telles qu’elles ne peuvent plus faire face, soit parce qu’elles sont dans des hébergements d’urgence alors que le gouvernement est en train d’en fermer. » Et d’ajouter : « Il y a également les personnes qui étaient à la limite et qui basculent, le plus souvent des travailleurs pauvres, des actifs, salariés ou indépendants, des auto-entrepreneurs qui sont rattrapés par les coûts du logement. » Selon l’Insee, quelque 9,2 millions de personnes, soit 14,6 % de la population, vivent en dessous de ce seuil en métropole, auxquelles il faut ajouter quelques centaines de milliers dans les départements et territoires d’outre-mer.