Alors que Mayotte manque d’eau tous les jours et est confrontée à la sécheresse la plus importante depuis 26 ans, la situation « est suivie au jour le jour par une cellule de crise », a assuré sur Franceinfo Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en ajoutant que les choses étaient « dramatiques ». On ne peut rien lui cacher. Interrogé pour savoir comment on en était arrivé là, Béchu a pointé dans l’ordre les responsables : « des élus locaux incompétents », « les migrants » et enfin « la situation climatique ». Quant à la responsabilité de la puissance coloniale, il ne l’a jamais évoquée. Et pourtant. Depuis 1841 l’impérialisme français a la mainmise sur Mayotte et pas grand-chose n’a été fait pour améliorer l’habitat du plus grand nombre, tenir en bon état les réseaux d’eau et d’électricité, entretenir les routes, etc. Et avoir transformé en 2009 l’archipel en département français (au demeurant le plus pauvre de l’Hexagone) n’a en rien amélioré le sort de la population. Béchu et ses prédécesseurs portent une lourde responsabilité dans la situation dramatique actuelle.