Nombre d’enseignants et d’organisations syndicales du secteur se sont saisis du scandale de la sélection en classe prépa pratiquée à l’école privée catholique Stanislas pour dénoncer le fonctionnement opaque de la plateforme Parcoursup. Le Huffpost leur a donné la parole : « Il y a un discours d’affichage, qui peut paraître acceptable et partagé, mais la réalité est tout autre. Et nous savons depuis le départ que Parcoursup a été conçu comme un outil de tri social », dénonce Éric Nicollet, inspecteur de l’Éducation nationale et secrétaire général du SUI-FSU. Autre écueil : certains établissements, comme le montre l’exemple de Stanislas, ne jouent pas le jeu de Parcoursup. « C’était censé créer l’anonymat, l’égalité des chances, diminuer l’élitisme à la française, tout ça est complètement bidon », assène Arnaud Fabre, professeur de lettres classiques et administrateur national du mouvement des Stylos rouges. De plus, « une bonne partie des écoles privées attirent des parents et des élèves en disant : nous, on est hors Parcoursup. Ce qui renforce l’élitisme par l’argent. » Pour les professionnels interrogés, supprimer Parcoursup serait un premier pas mais ne suffirait pas à garantir une réelle égalité des chances. « Le cas de Stanislas est juste un exemple de plus, qui n’est pas surprenant. Depuis que Parcoursup existe, nous demandons que la plateforme soit supprimée – ou considérablement améliorée – et que le fonctionnement de ses algorithmes et les critères de sélection des différents établissements soient rendus publics », réclame Éric Nicollet. Pour ces enseignants il est surtout urgent que les pouvoirs publics investissent massivement dans l’enseignement supérieur public et gratuit et cessent de dérouler le tapis rouge aux formations privées.