Le Comité européen des droits sociaux, organe qui dépend du Conseil de l’Europe, a statué en estimant que la différence de rémunération entre les sapeurs-pompiers volontaires et professionnels constitue un traitement discriminatoire au regard de la Charte sociale européenne. Le Comité avait été saisi par l’Union syndicale Solidaires SDIS (Sud Service départemental d’incendie et de secours), qui estimait, à juste raison, que l’absence de reconnaissance de la qualité de « travailleurs » des sapeurs-pompiers volontaires, qui n’ont ni le statut de fonctionnaire, contrairement aux sapeurs-pompiers professionnels, ni celui de salarié soumis au Code du travail, portait un grave préjudice à leurs droits. Actuellement, sur un total de 252 700 pompiers, 197 800 sont des volontaires. « Alors que 78,6 % des sapeurs-pompiers de France sont des volontaires, et qu’ils se chargent de 34 % à 66 % des activités courantes de lutte contre l’incendie », le montant de leurs indemnités représentait « moins d’un quart de l’ensemble de la masse salariale du système de sécurité civile » a noté le Comité. En plus il rappelle que « la très grande majorité des départements ne respectent pas l’obligation de fixer un plafond du temps de travail des pompiers volontaires ». Bref des travailleurs corvéables à merci, qui exercent un métier à risque et sont payés au lance-pierre. C’est ce qui devrait changer.