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Quand Fabien Roussel reprend les antiennes du nationalisme

Lors de son discours à la fête de l’Humanité, Fabien Roussel a déclaré : « La classe ouvrière, elle est belle, elle est grande, elle parle français. » Est-ce à dire que, selon Roussel, les milliers de travailleurs et travailleuses qui ne parlent pas français parce qu’originaires d’autres pays, ne feraient pas partie de la classe ouvrière ? Pour se défendre, l’équipe de Fabien Roussel explique : « Quand Fabien Roussel parle des ouvriers qui “parlent le français”, c’est pour sous-entendre que le gouvernement ne parle pas leur langue. Cela n’a évidemment strictement rien à voir avec les origines. » Cela n’a rien à voir avec les origines… mais alors pourquoi dire que « la classe ouvrière parle français » ? Et comme si le problème avec le gouvernement, c’est qu’il ne parlait pas « la langue des ouvriers » (le français, donc ?). Ce printemps, Fabien Roussel dénonçait déjà les « frontières passoires » et ceux qui « ont ouvert la France aux marchands et à la finance ». Après tout, il se situe dans un certain héritage du PCF stalinien : en 1981, Georges Marchais disait déjà : « nous posons le problème de l’immigration », opposant ainsi les intérêts des ouvriers « français » à ceux des « étrangers ».

Le mouvement ouvrier doit être aux antipodes de ces déclarations réactionnaires. La tradition du mouvement ouvrier dont nous nous réclamons, c’est celle de l’internationalisme, c’est celle de la Commune de Paris qui, en 1871, accueillait les travailleurs révolutionnaires du monde entier et leur accordait le droit de vote, avec même des membres élus dans son gouvernement. Car la classe ouvrière parle toutes les langues, elle est internationale, et elle n’a pas de patrie !