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Rennes : menaces de dissolution de La Défense collective : face à la répression, solidarité !

La manifestation du 25 janvier à Rennes, prétexte aux menaces de dissolution de « La Défense Collective ».

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était en visite à Rennes lundi 11 février dans le cadre de l’inauguration de la nouvelle préfecture. Une centaine de manifestants étaient présents sur place afin d’exprimer leur colère à l’encontre de la politique raciste du ministre de l’Intérieur, mais ils ont été dispersés par la police avant son arrivée. Darmanin a profité de sa visite pour rappeler son intention de supprimer le droit du sol à Mayotte, ce qui constitue une attaque raciste contre les travailleurs étrangers, dans la continuité de la loi immigration. 

Interrogé par des journalistes, Darmanin a annoncé qu’une procédure de dissolution à l’encontre du groupe « La Défense collective » était en cours. Ce groupe, également connu sous le nom de « DefCo », est une organisation politique rennaise engagée dans les mouvements sociaux, fournissant une aide juridique aux personnes inculpées lors de manifestations et s’organisant contre la répression policière. Cette initiative gouvernementale entend criminaliser une fois de plus le principe d’action militante et de contestation, en les accusant d’être associés à des actes de violence lors de manifestations. Pas une nouveauté puisque, en avril 2023, Darmanin annonçait déjà vouloir dissoudre la DefCo.

Le préfet d’Ille-et-Vilaine avait qualifié de « terroristes » celles et ceux qui avaient participé à une manifestation contre la loi immigration fin janvier : « Il n’y a eu aucune […] réserve par rapport à ce qu’il fallait faire à ces terroristes. » En effet, policiers et CRS n’ont pas retenu leurs coups de matraques ce soir-là !

C’est dans ce contexte, et en assimilant la DefCo aux organisateurs de cette manifestation, que Darmanin a affirmé son soutien au préfet. En comparant des militants à des groupes terroristes, le gouvernement cherche à discréditer et étouffer toute voix discordante. La menace de dissolution de La Défense collective va au-delà de ce groupe : en attaquant une organisation qui fournit une assistance juridique aux militants, le gouvernement envoie un message sur sa volonté de museler toute forme de contestation.

L’assemblée générale étudiante de Rennes 2 est d’ailleurs régulièrement assimilée à La Défense collective. Même si cette dernière s’y investit, l’assemblée générale reste un cadre d’auto-organisation qui a permis à des centaines d’étudiants de se mobiliser. En assimilant les deux, il s’agit de faire d’une pierre deux coups dans la répression.

Malgré nos désaccords politiques avec les militants de La Défense collective, nous somme sommes solidaires d’eux contre la répression : quand l’État s’attaque à eux, il s’attaque à toutes celles et tous ceux qui se révoltent.

Correspondants