NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Brèves

L’actualité en bref

Il y a deux semaines, les États-Unis annonçaient qu’ils avaient l’intention d’imposer des sanctions au bataillon Netzah Yehuda, de l’armée israélienne, composé de soldats ultra-orthodoxes et de nationalistes religieux. Ces soldats, qualifiés de « voyous », étaient accusés de plusieurs meurtres dont celui d’un homme de 80 ans ayant la double nationalité américano-palestinienne. Comme on pouvait s’y attendre, la réaction officielle d’Israël a été de rejeter les sanctions, ce qui, selon Netanyahou, constituerait « le comble de l’absurdité et une atteinte à la morale ». L’armée israélienne a de plus déclaré que les soldats de Netzah Yehuda « participaient actuellement à l’effort de guerre dans la bande de Gaza… menant professionnellement et courageusement des opérations en accord avec le code d’éthique des Forces de défense d’Israël et avec un engagement total envers le droit international ». Un code d’éthique et un respect du droit international qui ont déjà fait près de 40 000 victimes. Quant à l’administration Biden elle ne parle plus de sanctions.

Joe Biden a fait savoir qu’il « ne livrerait pas » certaines armes à Israël dont les États-Unis sont le premier soutien militaire, en particulier des « obus d’artillerie », en cas d’offensive majeure contre Rafah. L’offensive ayant déjà commencé on ne voit pas très bien quelle sera la ligne rouge. En plus, il s’agit simplement de livraisons d’obus. Les autres armes de guerre (avions, bombes, armes légères, etc.) continueront d’affluer dans l’État sioniste. Car à Gaza, si c’est l’armée israélienne qui assassine, elle le fait avec des munitions fournies essentiellement par Washington.

Toujours friand de faire parler de lui sur tout et n’importe quoi, Emmanuel Macron avait accordé une interview fleuve au magazine Elle en annonçant la création d’un « devoir de visite » pour les pères qui délaissent leurs familles. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle près du quart des familles sont monoparentales et dirigées, dans 82 % des cas, par des femmes, 45 % des femmes cheffes de famille vivant sous le seuil de pauvreté. Mais cette proposition lui a valu une volée de bois vert. Osez le féminisme a dénoncé le principe même d’une « idée dangereuse ». « Un homme violent, abusif, défaillant n’est pas un bon père », fait valoir l’association. Une position partagée par la Fédération syndicale des familles monoparentales dont la présidente, Josette Elombo, s’est exprimée sur BFMTV en expliquant : « Je n’aime pas la contrainte. Tout ce qui est relationnel, on ne peut pas le contraindre. On ne peut établir un devoir de visite dans les cas où les séparations sont conflictuelles. La violence n’est pas toujours visible, elle n’est pas toujours connue et donc obliger une maman et ses enfants à voir le père, ça peut être dangereux. » Face à ces critiques, la ministre de la Famille, Aurore Bergé, a dû préciser qu’il n’était pas question d’obliger les mères à accepter une visite du père en cas de conflit. Retour à la case départ.

Christian Porta, un délégué syndical CGT du boulanger industriel Neuhauser, vient d’être licencié de l’usine de Folschviller, au motif qu’il aurait « harcelé » et « intimidé » la direction, ce que conteste l’inspection du travail, qui s’oppose à son licenciement. Neuhauser fait partie du premier groupe céréalier français, InVivo, qui emploie 14 500 salariés sur 90 sites industriels dans 36 pays, et annonce un chiffre d’affaires de 12,4 milliards d’euros en 2022-2023. Figure marquante du syndicalisme du Grand Est, Porta avait monté la section CGT de l’entreprise, s’était distingué en soutenant les Gilets jaunes, mais aussi en menant des luttes qui ont permis d’obtenir récemment les 32 heures payées 35, ainsi que la création d’une trentaine d’emplois. Le 7 février, le syndicaliste est mis à pied. Saisie, l’inspection du travail refuse son licenciement et ne reconnait pas de faits de harcèlement. L’ordonnance de référé du 16 février indique qu’« aucune de ces constatations ne révèle de troubles, ni de gêne importante à l’accomplissement du travail des salariés, ni ne caractérise qu’elle mettrait en péril la santé et la sécurité des salariés ». La direction de Neuhauser le licencie malgré tout le 23 avril. Comme l’a observé la secrétaire générale CGT de l’Union des syndicats des travailleurs de l’agroalimentaire et des forêts (Ustaf), Dorothée Unterberger, lors d’un rassemblement de soutien devant l’usine : « Le patronat cherche à tout prix à casser la CGT, nous en avons un exemple remarquable ici. » Et seule une riposte d’ensemble de la classe ouvrière pourra le faire reculer.

La 68e édition du Concours Eurovision de la chanson 2024 se déroule actuellement à Malmö. Le conflit israélo-palestinien s’est invité de plusieurs manières dans cette manifestation. D’abord un navire de l’ONG Ship to Gaza, transportant de l’aide humanitaire à destination de l’enclave palestinienne, a fait escale dans le port de la ville acclamé à son arrivée par plusieurs centaines de personnes. Ensuite, lors du numéro d’ouverture, le chanteur suédois Eric Saad, dont le père est d’origine palestinienne, avait prévenu vouloir protester contre la participation d’Israël en arborant un keffieh autour du bras. Son geste a été condamné par la télévision publique suédoise, SVT, qui organise cette 68e édition avec l’Union européenne de radio-télévision. Enfin la chanteuse irlandaise Bambie Thug a été interdite de monter sur scène pour avoir inscrit sur son corps les mots « cessez-le-feu » et « liberté pour la Palestine » en alphabet ogham irlandais, un système d’écriture médiéval. Les organisateurs avaient prévenu qu’ils confisqueraient tout drapeau palestinien ou tout autre symbole de soutien à la Palestine durant la compétition. Ce qui n’a pas empêché les candidats de neuf pays d’appeler à un cessez-le-feu durable. De plus, trente mille manifestants sont attendus dans la ville ce jeudi pour demander la suspension d’Israël de la compétition.

Patrice Bessac, le maire PCF de Montreuil, a dénoncé, sur BFMTV, le manque de moyens investis pour l’éducation par l’État dans son département : « Nous savons qu’il y a structurellement un investissement moindre en Seine-Saint-Denis […] Il y a 2 000 euros de moins (chaque année) qui sont donnés aux enfants de la Seine-Saint-Denis que dans les autres départements […] L’État a reconnu qu’il investissait 6 263 euros par élève en Seine-Saint-Denis. Or, l’investissement au niveau national se situe autour de 8 600 euros. » Un écart qui peut s’expliquer par le profil des professeurs, souvent jeunes et contractuels, c’est-à-dire moins bien payés, ainsi que par un plus fort taux de non-remplacement des enseignants absents. Le département est celui qui compte le plus fort taux de recours aux enseignants contractuels dans le premier degré (7,1 % des effectifs). En résumé, les 367 243 élèves scolarisés dans le primaire et le secondaire sont désavantagés par rapport aux autres élèves, collégiens et lycéens de l’Hexagone. Rien d’étonnant dans la mesure où ils vivent dans le département le plus pauvre de la Métropole.

C’est Mediapart qui le révèle. Quelques mois après sa condamnation pour provocation à la violence raciale, un certain Christian Tommasini a repris, en 2022, la tête du club nautique gestionnaire du site olympique de la Pointe-Rouge, à Marseille. L’année précédente, il avait déclaré en public : « Le jour où il faudra s’armer, je serai le premier à aller faire de la ratonnade. » Une condamnation et des propos qui ne semblent pas trop gêner les organisateurs des Jeux.

Un préavis de grève, décidé par les principaux syndicats de salariés (CGT, CFDT, FO, SNJ, Sud, et Unsa) a été déposé à Radio France pour le dimanche 12 mai. Dans ce préavis les organisations syndicales dénoncent « une campagne de dénigrement et de calomnie orchestrée par des partis politiques ou personnalités franchement hostiles au service public », notamment dans le cadre de la mise à pied de l’humoriste Guillaume Meurice après une blague sur Netanyahou. Mais, en outre, ils reprochent à Radio France de mener une « politique de casse sociale » en supprimant des émissions. Cette grève est une façon de soutenir tout à la fois la liberté d’expression et le service public.

En juillet 2020, en pleine pandémie du Covid-19, Emmanuel Macron promettait un plan de relance de 100 milliards d’euros abondé par des fonds européens. En toute modestie, comme à son habitude, le chef de l’État affichait ses objectifs : « Faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative [et] bâtir un pays différent d’ici à dix ans. » Près de quatre ans plus tard, l’Observatoire des multinationales et Transparency International France, une ONG de lutte contre la corruption, constatent que les entreprises privées ont empoché, souvent en toute opacité, jusqu’aux deux tiers des 72,8 milliards d’euros des fonds déjà dépensés, sur les 100 milliards prévus. Les organismes publics (État, collectivités locales, SNCF…) ont eux capté 19 % des montants et, dans la foulée, l’écologie, la culture et l’éducation ont largement été oubliées par ce plan. Le président des riches reste égal à lui-même.