Le salon est, pour les patrons de l’aéronautique, l’occasion d’étaler leur optimisme, dans tous les domaines. Le militaire bien sûr, avec la course aux armements qui repart, mais aussi l’aviation d’affaires (les jets privés se vendent bien et, pour les riches qui auraient un peu la fibre écolo, les avions électriques ou hybrides arrivent bientôt sur le marché, tandis que les « taxis volants » seront peut-être utilisables dès les Jeux olympiques de 2024). Enfin les constructeurs tablent sur un doublement de la flotte d’avions commerciaux d’ici 2042.
La transition écologique n’est pas oubliée : Macron annonce une subvention de 300 millions d’euros par an pour « l’avion vert ». Et le PDG d’Airbus table sur une baisse de 30 % des émissions de CO2 pour les nouveaux avions. À ceci près que, avec le doublement de la flotte, on aurait alors 40 % d’augmentation des émissions ! Qu’à cela ne tienne : avec les biocarburants et, surtout, les carburants de synthèse, qui consommeront pour leur fabrication le CO2 (et beaucoup d’énergie !) dépensé dans le vol, on aurait un bilan « zéro carbone ». Sauf que la filière ne produit pour le moment qu’un pour cent des besoins actuels de l’aviation en carburant.
Mais l’essentiel n’est-il pas que, dans l’immédiat, les dividendes des actionnaires repartent à la hausse ?
Correspondant