Le 9 septembre, le tribunal judiciaire de Paris a condamné le laboratoire Sanofi à verser 285 000 euros d’indemnités à une mère de famille, Marine Martin, victime d’un médicament anti-épileptique, la Denakine. Ce médicament, pris pendant la grossesse, a provoqué des malformations et des troubles neuro-développentaux chez des milliers d’enfants. Selon les estimations de l’Assurance maladie, ce sont de 16 000 à 30 400 enfants qui en auraient été victimes. Ce médicament était commercialisé depuis 1967 et a continué à l’être alors que sa dangerosité était déjà établie. Il aura fallu 12 ans pour que Marine Martin et son association, qui compte 4000 membres, obtiennent cette condamnation. Sanofi a en effet mené une véritable guérilla juridique, multipliant les procédures, pour tenter d’y échapper. Le labo a notamment tenté de jouer sur une prescription au bout de 10 ans, que n’a pas retenue le tribunal. Sanofi avait essayé aussi de négocier directement des indemnités avec les victimes en échange de leur silence, mais seule une partie avait accepté. Ces indemnités ne rendront pas leur santé à des enfants devenus adultes, dont certains ne peuvent se déplacer seuls. C’est tout de même une victoire que le cynisme criminel des patrons de Sanofi, condamnés notamment pour « tromperie aggravée » soit ainsi clairement établi.