Avec 76 766 détenus au 1er mars pour 61 629 places opérationnelles, la surpopulation carcérale a atteint un niveau sans précédent dans le pays, selon des chiffres publiés par le ministère de la Justice. Cela contraint notamment 3 099 détenus à dormir sur un matelas posé à même le sol de leur cellule. La densité carcérale globale s’établit à 124,6 % mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 148,7 %. Elle atteint ou dépasse même les 200 % dans douze établissements ou quartiers. Ce qui n’empêche pas les tribunaux d’envoyer chaque jour de nouvelles personnes en détention. En un an, la population carcérale a ainsi augmenté de 6,1 %. Le tout répressif, notamment à l’égard des jeunes des quartiers, sous couvert de lutte contre la délinquance, est en réalité une arme dans la guerre de classe menée par l’État contre les couches populaires.