Début septembre, un professeur a été renvoyé pour avoir lu des extraits du Journal à ses élèves en classe de quatrième. Selon le district scolaire concerné, cette version graphique du Journal d’Anne Frank contiendrait des « éléments pornographiques ». L’un de ces passages concerne une description du clitoris et, dans un autre, l’adolescente mentionne son attirance pour une autre fille. Après que des parents d’élèves se sont plaints de la lecture de ces passages « inappropriés », le professeur a été licencié. Dans cet État, mais aussi en Floride, plusieurs bibliothèques avaient déjà retiré cet ouvrage de leurs rayons. Le Fonds Anne Frank, qui gère les droits d’auteur des différentes éditions du Journal, s’était déjà défendu sur le contenu de ce roman graphique, expliquant qu’un livre écrit par une jeune fille de 12 ans était parfaitement approprié pour ses pairs. Un exemple parmi tant d’autres aux États-Unis, où les bibliothèques scolaires font face à une vague de censure grandissante depuis 2021. Des lois de restrictions, votées par des élus républicains se multiplient, et sans aucune surprise, visent les livres concernant des communautés marginalisées et traitant de sujets comme les discriminations, l’anti-racisme, le genre ou la sexualité qui sont alors interdits. Le Journal d’Anne Frank n’est qu’une victime parmi d’autres de cette politique réactionnaire.