Le procès de l’une des principales associations de défense des droits des femmes de Turquie, accusée d’activités « contraires à la morale », a repris à Istanbul. Parmi les dizaines de femmes rassemblées devant le tribunal, deux ont été interpellées avant l’ouverture du procès. Un procureur d’Istanbul avait demandé l’an dernier la dissolution de la plateforme « We Will Stop Feminicide » (nous arrêterons les féminicides) pour « activités contraires à la loi et la morale ». Les dirigeantes de l’ONG, fondée en 2010, dénoncent un procès politique depuis son ouverture en juin 2022. À l’origine du procès, des plaintes déposées par des particuliers qui reprochent aux membres de l’association de « détruire la famille au prétexte de défense des droits des femmes ». La plateforme avait organisé plusieurs manifestations pour le maintien de la Turquie dans la Convention d’Istanbul, un traité international établissant un cadre légal et institutionnel pour lutter contre les violences sexistes et dont la Turquie s’est retirée en 2021 en affirmant que ce traité « encourageait l’homosexualité et menaçait la structure familiale traditionnelle ». Selon la plateforme, 189 femmes ont été tuées depuis le début de l’année dans le pays contre 403 en 2022.