Les Victoires de la musique sont, en général, l’occasion pour un petit milieu d’artistes et de responsables politiques, de se lancer des fleurs, voire de s’auto-congratuler. La 40e édition n’a pas manqué à la tradition, sauf qu’il y a eu un petit imprévu. En présence de la ministre de la Culture, Rachida Dati, Thomas Jolly, le directeur artistique de Paris 2024, est monté sur scène pour recevoir le prix de concert de l’année pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques d’été. Mais, dans son discours de remerciement, il a exprimé toute sa colère pour le traitement qui est fait au spectacle vivant et le désengagement de l’État dans ce domaine. Il a poursuivi : « Je m’étonne, en cette période de tourments multiples, de voir ici ou là les moyens pour la culture affaiblis ou tout bonnement retirés. La culture coûte, mais elle rapporte aussi économiquement. » Et de poursuivre : « Mais ce qu’elle rapporte immatériellement est inestimable. Elle est au service de l’intérêt général. » Il a été très applaudi mais pas sûr que cela suffira pour empêcher les coupes claires que l’État, mais aussi les collectivités locales et territoriales, continuent de pratiquer dans les budgets culturels.