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Préférence nationale, priorités patronales : non à la loi Darmanin-Le Pen !

La loi immigration portée par Darmanin depuis des mois a été adoptée, dans une version alourdie de mesures encore plus dures pour les étrangers, destinées à leur rendre la vie toujours plus impossible. Des ajouts dictés par les députés Les Républicains qui mettent eux-mêmes en musique les thèmes chers au Rassemblement national : pendant que Les Républicains frétillent, le Rassemblement national jubile. À la télé, Macron a fièrement assumé cette promiscuité avec les idées de Le Pen, père, fille et nièce.

Ne pas se tromper d’ennemi

Cette loi durcit les conditions de régularisation des sans-papiers, conditionne les allocations à la durée de résidence, met fin au droit automatique à la nationalité française pour tous ceux qui sont nés en France. Les travailleurs étrangers cotisent, paient des impôts, mais beaucoup déjà, qui attendent une régularisation, ne bénéficient pas des mêmes droits que les travailleurs français. Demain tous seront dans ce cas. En résumé, ce qui est promu avec ce vote, c’est le principe de la priorité nationale, la logique de « la France aux Français », les vieilles rengaines du RN.

Comme si c’était nous qui possédions le pays, ses usines, ses immeubles, ses champs, ses forêts, et non une poignée de capitalistes, millionnaires, milliardaires, multi-milliardaires. Qui est responsable de la vie chère ? Les travailleurs immigrés, ou les Carrefour, les Auchan qui ont gonflé leurs marges ?

Une loi qui prépare des attaques contre tous les travailleurs

Darmanin répète que sa loi veut « protéger les Français ». Ce gouvernement qui nous a volé deux années de retraite, qui s’oppose aux augmentations de salaire malgré l’inflation, qui ferme les lits dans les hôpitaux, qui supprime des postes dans l’Éducation nationale, il faut croire qu’il va « nous protéger » ? Comme si l’expulsion de tel ou tel migrant allait faire augmenter les aides au logement : c’est le contraire, les APL, le gouvernement les a récemment réduites pour tous ! Comme il a réduit les allocations chômage et les droits des chômeurs. Le gouvernement ne « protège » pas les travailleurs français, il attaque tous les travailleurs.

La « préférence nationale » n’est qu’un jargon pour faire croire que ce serait pour notre bien qu’on s’en prend à nos camarades de travail d’autres origines. Les patrons ont besoin des travailleurs immigrés pour occuper des emplois dont personne ne veut parce que les conditions de travail y sont dures et les salaires très bas. Mais les mêmes patrons se réjouissent d’une loi qui va rendre la situation des travailleurs étrangers encore plus précaire pour pouvoir tirer tous les salaires vers le bas.

Aujourd’hui, le gouvernement édicte une loi contre les étrangers. Demain, il nous expliquera que les travailleurs français « travaillent moins que leurs voisins européens », que les dépenses de santé sont « trop élevées »… Tout le monde sera pris pour cible, ensemble ou chacun son tour.

Ne les laissons pas faire

Les « astuces » parlementaires de la gauche gouvernementale pour voter le rejet de la loi n’ont rien empêché : la loi est revenue dans une version encore plus dure. Et il faudrait maintenant compter sur le Conseil constitutionnel pour censurer les articles les plus indignes de cette loi. Cours toujours !

En revanche, immédiatement après le vote, une partie de la jeunesse lycéenne et étudiante est sortie dans la rue, des établissements ont été bloqués pour protester. Des manifestations ont regroupé des milliers de personnes au pied levé. Conseil constitutionnel, gouvernement, députés, tous ne flancheront que si on les force.

Dans les semaines qui viennent, il sera essentiel de montrer que nous refusons qu’on s’en prenne aux plus précaires des travailleurs, les immigrés : car c’est s’en prendre à nous tous. Il faudra convaincre autour de nous qu’il faudra se battre. C’est en se mobilisant que nous ferons reculer ces voyous et leur sale loi.

Éditorial du NPA du 25 décembre 2023
 


 

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