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Macron et ses ministres s’agitent, passons aux choses sérieuses

Un carburant à deux euros le litre, des prix alimentaires et des loyers qui flambent, des salaires de plus en plus nombreux en dessous du Smic (et donc qui démangent les salariés bien plus que les punaises de lit), des restos du cœur qui déclarent banqueroute face à leur succès, ça c’est de notre côté, où la température commence à monter. Chez les riches et les profiteurs, ce sont de grands patrons de l’énergie, des autoroutes, de la production et de la distribution qui s’obstinent à ne pas réduire d’un centime leurs extravagantes marges bénéficiaires et, au contraire, les augmentent !

Macron ne sait plus où donner de la tête. Avec en prime un palais Bourbon où son gouvernement sans majorité ne peut qu’imposer à coups de 49.3 ! Que faire ? Est-ce que les 238 brigades de gendarmerie ambulantes dans les campagnes dont Darmanin a eu l’idée, ou alors l’ouverture de nouvelles prisons promise par Borne (toujours plus de « sécuritaire ») va amadouer la droite et l’extrême droite ? Même pas !

Bla-bla et ronrons dans les institutions

Faute de mieux, Macron récidive dans ses initiatives d’institutions bis : le « grand débat » avec les maires en 2019, censé éteindre la colère des Gilets jaunes ; ou en 2020, pour une la « convention citoyenne sur le climat » de 2020 qui avait planché pendant des mois sur des mesures aussitôt mises à la poubelle pour non-conformité avec les intérêts capitalistes !
Cette fois c’est du côté des directions syndicales que Macron voit une lueur d’espoir. Ça s’appellera « conférence sociale », fixée au 16 octobre, sur les bas salaires : ceux dont les patrons, pour ne pas être hors-la-loi, complètent le salaire de base inférieur au Smic par une ligne « complément Smic »…

Rien à en attendre. Sylvie Binet, à la tête de la CGT, était sortie de son entretien avec Macron le 29 août en évoquant un nécessaire « partage équitable entre le travail et le capital ». Quand on sait que le salariat (dont les statuts de la CGT réclamaient l’abolition avant 1969) est cet esclavage moderne par lequel le patronat vole une partie de la valeur créée par le travail, comment penser qu’il pourrait être « équitable » ? La tâche des syndicalistes ne serait-elle pas plutôt d’envisager d’en découdre sérieusement avec les patrons, sachant que des millions de salariés se sont mobilisés contre Macron pour leurs retraites, il y a moins d’un an, et que des grèves, bien qu’isolées, ont lieu depuis des mois pour les salaires ?

Référendum à la Macron ou démocratie ouvrière ?

Macron sort une autre combine politicienne de sa besace : une révision de la Constitution qui faciliterait le recours à des référendums… à commencer par un sur l’immigration pour satisfaire la xénophobie de la droite et de l’extrême droite ; et aussi quelque chose sur le droit à l’avortement pour faire plaisir à la gauche. « Démocratie directe », dit-il. Mais c’est un peu dingue de penser qu’aller lui dire oui ou non dans un isoloir serait le summum de la démocratie !

La seule démocratie directe, c’est la démocratie ouvrière, venue d’en bas, des idées et actions de celles et ceux qui sont en premières lignes, qui peuvent chiffrer le montant de la facture à payer par les exploiteurs. À partir des entreprises (petites et grandes) et des quartiers, nous pouvons prendre contact entre travailleurs et travailleuses, syndiqués ou non syndiqués, échanger sur nos vies, élaborer nos revendications et préparer l’offensive nécessaire pour les faire aboutir. Le cercle doit s’élargir : entre entreprises, villes, jusqu’au niveau national, pourquoi pas vers une grande conférence nationale ouvrière ? Nous qui produisons tout, connaissons tout, pouvons préparer un plan de lutte – tiens, pourquoi pas à l’occasion des JO, disent des travailleurs ! Et pourquoi pas enclencher la lutte d’ensemble pour arracher de quoi vivre et non survivre sans attendre 2024 ?

Michelle Verdier

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 6, octobre 2023)