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Entre Meloni, Macron et Scholz : un pacte scélérat contre la migration et l’asile !

Les 27 pays de l’Union européenne sont en passe d’adopter le bien mal nommé « pacte migration et asile ». S’ils font bloc, c’est pour fermer leurs frontières face aux exilés, hommes, femmes et enfants, qui tentent de chercher une vie meilleure, au péril de leur vie, que ce soit en traversant la Méditerranée, ou le fleuve Evros entre la Grèce et la Turquie. L’Allemagne effectue une volte-face symptomatique, à rebours de la politique d’accueil suivie depuis les années Merkel, qui répondait au besoin de main-d’œuvre du patronat allemand plus qu’à des raisons humanitaires.

Des gouvernements qui mènent une politique d’extrême droite

Le chancelier social-démocrate Olaf Scholtz, sous la pression de l’extrême droite allemande – l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) vient de réaliser une percée électorale aux dernières élections en Hesse et en Bavière –, a annoncé qu’il n’accepterait plus les quotas requis de migrants venant d’Italie et a mis en place des contrôles mobiles aux frontières de la Pologne et de la République tchèque. Quant à Macron et Meloni (la présidente d’extrême droite du Conseil des ministres italien), l’idylle entre eux continue, autour « d’une vision partagée de la gestion de la question migratoire » : fermeture de la frontière franco-italienne et harcèlement des réfugiés de part et d’autre !

La France converge ainsi avec un gouvernement d’extrême droite qui a décidé d’ouvrir de nouveaux centres de rétention, d’y prolonger la durée d’enfermement et d’expulser les exilés dont le statut de mineur est systématiquement contesté. C’est aussi pour courir derrière le Rassemblement national et toute la galaxie politique xénophobe d’extrême droite et de droite que Macron agite son projet de référendum sur l’immigration.

L’Europe entière est sous la pression de l’extrême droite, au pouvoir en Italie, en Pologne, en Hongrie ou en Suède, et qui rêve d’y arriver en France – pourquoi pas dans une coalition politique avec la droite et tous les Darmanin de la macronie. Il faut dire que la bourgeoisie française a un lourd passé réactionnaire (dont le régime de Vichy, qui a pactisé avec Hitler pendant la Deuxième Guerre mondiale) que le mouvement ouvrier révolutionnaire a combattu– et peut et doit continuer à combattre.

L’Union européenne paie des dictatures pour enfermer les migrants

Pour mieux gardienner ses frontières, l’Union européenne sous-traite la sale besogne aux pays traversés par les migrants, des dictatures « amies » chargées de les retenir dans des prisons à ciel ouvert, lieux de maltraitances et tortures : Turquie, Libye, Égypte, Tunisie, Maroc – il y a en tout 35 pays que l’UE charge de retenir les migrants, en majorité des dictatures1 et qui reçoivent des milliards dans le cadre de cette « externalisation » de la surveillance de ses frontières. Ces milliards pourraient et devraient servir à accueillir dignement toutes celles et ceux qui fuient leur pays en raison des guerres, des persécutions ou de la misère. D’autant plus que les pays de l’UE sont bien assez riches pour ce faire, et que le patronat de ce continent qui vieillit ne se prive pas de faire connaître ses besoins de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs de l’économie. Ces exilés sont nos collègues d’aujourd’hui et de demain, avec lesquels nous pourrons mener bien des combats et nous défendre face à l’exploitation capitaliste. Pour nous, la planète appartient à toutes et tous. Liberté de circulation et d’installation ! De l’air, ouvrez les frontières !

Lydie Grimal

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 6, octobre 2023)