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Éducation nationale : derrière les paroles, la saignée…

Le gouvernement le martèle : il a reculé sur les 4 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale. Et tous, parlementaires ou dirigeants syndicaux, de se réjouir de cette « avancée », même de cette « amélioration des relations » entre le ministère et ses personnels !

Des suppressions de postes partout !

Voilà pour les amateurs de romances, si pressés de voir une nouvelle idylle entre le ministère et l’intersyndicale. Malheureusement, la réalité est bien éloignée, et les suppressions de postes se poursuivent. Dans le premier degré, 410 suppressions sont prévues au niveau national. En collèges et lycées, la plupart des académies en subissent elles aussi. L’académie de Paris est particulièrement touchée : 110 dans le premier degré, 92 dans le second. 198 classes vont ainsi fermer dans les écoles, et 42 dans les collèges et lycées ! Et même dans les académies qui ne subissent pas de suppressions sèches, la réalité est très disparate selon les départements. Dans l’académie de Versailles, les Hauts-de-Seine (92) subissent des dizaines de suppressions de postes. De même dans l’académie de Créteil, où le département de Seine-et-Marne (77) va connaître des dizaines de suppressions, prétendument pour compenser la création de 70 postes en Seine-Saint-Denis (93)… bien loin de compenser la hausse de 670 élèves prévue pour la rentrée. Et même dans les établissements qui ne voient pas de saignée en nombre de postes, cela n’empêche pas que des dispositifs disparaissent, du fait de la suppression des « heures supplémentaires exceptionnelles ». Dans les établissements classés « éducation prioritaire », les rectorats font augmenter les seuils par division… c’est-à-dire davantage d’élèves par classe.

Des débuts de mobilisation

À l’annonce de ces suppressions de postes en masse, des écoles ont commencé à réagir, à faire grève et à se rassembler devant les rectorats. À Paris, le 11 février, 66 % des enseignants du premier degré étaient en grève, avec plus de 1 000 personnes, enseignants comme familles, réunis devant le rectorat.

Le même jour, dans les Hauts-de-Seine, les enseignants et les parents se sont réunis devant le rectorat, et en Seine-Saint-Denis, le lycée Marcel Cachin de Saint-Ouen était en grève, notamment contre la fermeture prévue d’une classe de terminale.

D’ores et déjà, ces différents établissements mobilisés ont reprogrammé des dates au retour des vacances de février.

Aurélien Perenna