C’est le 15 janvier que doivent s’achever les négociations commerciales annuelles entre les industriels de l’agroalimentaire et ceux de la grande distribution. C’est dans ce cadre que ces derniers essaient de porter le débat sur la place publique pour tenter d’obtenir l’appui des consommateurs et de l’opinion. Carrefour a ouvert le feu en annonçant qu’il arrêterait de vendre des produits du groupe PepsiCo (Lipton, Pepsi-Cola, chips Lay’s, les Doritos ou encore les biscuits apéro Bénénuts) dans ses supermarchés pour protester contre la hausse des prix demandée par l’industriel. « Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée », sera-t-il désormais écrit dans les magasins Carrefour, sur tous les produits du groupe PepsiCo. Michel-Édouard Leclerc s’est dit « tenté » de faire la même chose. Il accuse les multinationales de vouloir faire grimper les prix de manière « incongrue » : « 23 % sur l’huile », « 11 % sur les tablettes de chocolat, 10 % sur les sauces chaudes, 18 % sur les jus de fruits, 8 % pour le champagne. » Mais, avant d’en arriver là, il préfère utiliser d’autres moyens de persuasion, par exemple leur laisser miroiter une augmentation des volumes vendus en cas de baisse des prix. Il assure qu’il va « mettre les gants de boxe » face aux industriels. Tout ce cinéma se fait, bien entendu, au nom de la défense du consommateur et du pouvoir d’achat des plus modestes. Mais ces grands philanthropes n’ont qu’un seul objectif : arrondir leurs bénéfices sur le dos de la clientèle.