C’est ce jeudi 30 novembre que débute à Dubaï la COP 28, conférence des Nations unies sur le climat, qui se poursuivra jusqu’au 12 décembre. Elle sera présidée par Sultan al-Jaber, ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis et PDG du puissant groupe Abu Dhabi Oil National Company, une des plus grandes compagnies pétrolière au monde. Ce dernier a d’ailleurs annoncé la couleur : parmi les 70 000 participants attendus – dont 147 chefs d’États – se trouveront les représentants des plus importants pollueurs de la planète – compagnies minières, gazières et pétrolières, grandes banques, groupes d’investissement qui auront tout loisir de faire de la pub pour leurs activités polluantes dans la grande foire commerciale qui se tiendra en marge de l’évènement. Mais il y a fort peu de chances que la COP 28 – comme celles qui l’ont précédée d’ailleurs – adopte une résolution tant soit peu contraignante sur les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), pourtant principales responsables de la pollution de l’air. Car toutes les résolutions doivent être adoptées à l’unanimité et il suffit alors qu’un seul pays vote contre pour les faire capoter. Or des pays comme la Chine, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, les membres de l’Union européenne, l’Afrique du Sud et bien d’autres continuent à les exploiter à tour de bras, sur leurs territoires ou ailleurs. Et comme l’a fait remarquer le journaliste Jean-Denis Richard : « Ne pas aborder l’omniprésence des énergies fossiles lors d’une COP Climat, c’est comme s’interdire de parler des ravages du tabac lors d’un congrès médical sur le cancer du poumon. » Pour rappel, depuis la première COP au sommet de la Terre en 1992 à Rio, les émissions annuelles de CO2 dans le monde (en liaison avec l’énergie) sont passées de 22,6 milliards à 36,8 milliards de tonnes. Un grand bond (+ 63 %) en arrière…