Nos vies valent plus que leurs profits
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Encore un été étouffant, jusqu’à quand brûlera la planète pour leurs profits ?

Le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré, que ce soit sur terre ou à la surface des océans. Les phénomènes climatiques extrêmes et leurs conséquences s’accumulent : sécheresse chronique, incendies au Canada, en Grèce, à Hawaï, typhons et inondations en Chine… Les populations les plus pauvres font tout particulièrement les frais de ces catastrophes pas si naturelles.

En haut, tout continue comme si de rien n’était

Les dignitaires de cette société capitaliste feignent l’émotion, se fendent de déclarations empathiques mais dans les faits, rien ne change. Les émissions de CO2 liées à l’énergie ont atteint 36,8 gigatonnes en 2022, un record !

Le gouvernement américain soutient la production pétrolière en Alaska, celui du Royaume-Uni relance l’extraction de pétrole et de gaz en mer du Nord. Un sommet du G20 en Inde n’est même pas parvenu à définir ne serait-ce qu’un calendrier de sortie des énergies fossiles. Christophe Béchu, ministre français de l’Écologie, s’en est dit « très déçu », alors que sa collègue à la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, est liée familialement à Perenco, deuxième groupe pétrolier français après TotalÉnergies.

Face à la canicule, certains sont plus égaux que d’autres

Ni la machine à profits, ni même le mode de vie ultra polluant d’une poignée de grands capitalistes ne doivent être modifiés – les ventes de jets privés vont atteindre des records en 2023 !
Pendant ce temps, les travailleurs font face à la canicule. Rien n’est par exemple prévu pour limiter le travail en cas de fortes chaleurs, pas même en extérieur. Une fois chez soi, il faut encore subir les températures étouffantes dans des logements souvent mal aérés, faits d’un béton qui emmagasine la chaleur le jour pour la recracher la nuit, avec un accès parfois difficile à des zones de fraicheur (piscines publiques, espaces verts). Dans ces conditions, faute de partir en vacances, les congés tournent au calvaire.

À l’autre extrémité de la société, les plus riches profitent de leurs résidences secondaires, de leurs jardins ombragés et de leurs piscines particulières. Tout en haut, Bernard Arnault prend le soleil sur son monstrueux yacht de 101 mètres de long, trop grand pour le rentrer dans le port de Naples. Le confort insolent des maîtres du monde a de quoi révolter.

Euphémisme

Il faudrait, nous dit-on, « s’adapter » aux effets du réchauffement climatique. Dans la bouche des hommes politiques, cela revient déjà à avouer qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose pour le ralentir. Et dans les faits, ils ne font pas grand-chose, non plus, pour nous en protéger. Après avoir présenté un dérisoire « plan canicule » en juin, qui prévoit notamment l’envoi de SMS en cas de vague de chaleur, Christophe Béchu a passé son été à aller de camping incendié en village à court d’eau, affichant partout la même incapacité à faire quoi que ce soit.

Cette société est seulement capable de tout « adapter » à la bonne marche des profits capitalistes. Après elle, le déluge… ou la sécheresse. Si on ne l’arrête pas, elle va nous cuire à feu vif !

Bastien Thomas

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 4, septembre 2023..)