Le nombre des « étrangers délinquants » expulsés a augmenté de 30 % en 2023 par rapport à l’année précédente pour atteindre 4 686 personnes, a annoncé le ministère de l’Intérieur. À cette occasion Gérald Darmanin a réuni les préfets pour « se féliciter de ce premier bilan » et leur a demandé « d’accélérer encore en la matière, notamment grâce aux apports de la loi immigration dès lors que celle-ci sera promulguée ». Les principales zones de destination des personnes expulsées sont le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et l’Europe centrale. Ces chiffres correspondent à des personnes sortant d’un « centre de rétention administrative » et à celles frappées d’ « arrêtés ministériels d’expulsion », mais n’inclut pas les personnes expulsées en raison de leur inscription au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Mais la frénésie d’expulsions de Darmanin est telle que l’administration ne parvient pas à suivre. La Cour des comptes a rappelé le même jour que dans moins de 10 % des cas l’obligation de quitter le territoire était effectivement appliquée. Les autres 90 % sont dans les limbes ou dans des lieux de privation de liberté. Et cette situation ubuesque risque encore de s’accentuer. Une seule solution : régulariser tous les sans-papiers et arrêter les expulsions.