Nos vies valent plus que leurs profits
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Face à la politique criminelle de l’Union européenne : de l’air, ouvrez les frontières !

Depuis le 11 septembre, 11 000 exilés, hommes, femmes et enfants, sont arrivés sur l’île italienne de Lampedusa, dont les capacités d’accueil sont déjà saturées. On a vu les gestes de solidarité des habitants face à la détresse de ces familles de migrants. Mais les principaux gouvernements de l’Union européenne, eux, ont aussitôt décidé de fermer leurs frontières à ces réfugiés. L’Italie a déclaré l’état d’urgence sur l’île et la fin de l’accès aux demandeurs d’asile, suivie de l’Allemagne et de la France, qui renforce les contrôles sur toute la frontière franco-italienne.

Larmes de crocodile… et responsabilités de l’impérialisme

Crises économiques, catastrophes naturelles et guerres poussent toujours plus de personnes sur les routes de l’exil. Le séisme qui a frappé le Maroc, survenu dans une région très pauvre, a fait plusieurs milliers de victimes. Et avec le cyclone qui a dévasté la ville de Derna en Libye, plus de 10 000 personnes sont portées disparues. Verser quelques larmes sur ces catastrophes ne coûte rien aux dirigeants européens. Mais pas question de reconnaître leurs responsabilités dans la situation de nombreux pays d’Afrique… et encore moins de les assumer. Les grands groupes français font des affaires au Maroc et profitent de la grande misère du peuple marocain, gardienné par un roi milliardaire. Quant à la Libye, c’est l’intervention militaire des puissances impérialistes (la France en tête) en 2011, qui l’a plongé dans le chaos. Elles prétendaient alors agir pour renverser la dictature de Kadhafi, à laquelle elles avaient pendant des années sous-traité la sale besogne de garde-frontière, la chargeant de parquer dans des camps les candidats à l’émigration. Depuis, le pays est déchiré entre des seigneurs de guerre qui obtiennent l’appui de pays riches, dont la France, en monnayant le pétrole et la rétention des migrants qui voudraient rejoindre l’Europe mais sont réduits à une vie d’esclavage.

Et l’Union européenne passe la brosse à reluire à Kaïs Saïed, le président tunisien qui lui-même mène en Tunisie une campagne raciste contre les migrants venus d’Afrique sub-saharienne. Elle vient même de lui promettre, ce dimanche, de nouvelles subventions pour qu’il ouvre en Tunisie de nouveaux camps pour bloquer les migrants de l’autre côté de la Méditerranée.

Ne pas nous laisser diviser

Les dirigeants des pays riches sèment misère, exploitation et chaos dans le monde entier, mais tablent sur une xénophobie soigneusement entretenue, pour mieux nous diviser entre exploités. Macron n’est pas le dernier quand il s’agit d’emboîter le pas à l’extrême droite. Il a lancé son idée de référendum sur l’immigration, pour tenter de détourner notre attention des problèmes essentiels : salaires et pouvoir d’achat face à une inflation galopante. Et voilà qu’il enchaîne les gesticulations, décidant maintenant de priver les étudiants venant du Mali, du Burkina Faso et du Niger de toute possibilité de poursuivre leurs études en France. Une manière de se venger sur eux de la remise en cause de la présence française au Sahel, alors que c’est avant tout la population de cette région qui subit les conséquences des coups d’État militaires.

Interdire l’accès à l’Europe a pour seul effet de rendre les routes migratoires toujours plus dangereuses. La Méditerranée se transforme en cimetière, avec des milliers de morts chaque année. Il y a les moyens d’accueillir dignement ces exilés, qui seront demain nos camarades de travail et doivent avoir les mêmes droits. Comme il y a les moyens d’augmenter nos salaires. Pour cela, il faut s’en prendre aux profits des patrons. Car ceux qui prétendent le contraire sont justement ceux qui s’engraissent par l’exploitation de notre classe sociale, une exploitation qui, elle, ne connaît pas de frontières. Travailleurs et travailleuses de tous les pays, unissons-nous !

Éditorial du NPA du 18 septembre 2023

 

 


 

 

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