Quelques heures après la réélection d’Ali Bongo à la tête du pays, un groupe d’une douzaine de militaires a annoncé à la télévision son renversement et la dissolution de « toutes les institutions de la République », du gouvernement à l’Assemblée nationale en passant par la Cour constitutionnelle. Ali Bongo et sa famille ont été placés en résidence surveillée. Il avait succédé en août 2009 à son père le dictateur Omar Bongo, resté aux commandes pendant quarante ans. En 2016 il se maintenait au pouvoir après des fraudes massives et avait fait tirer sur la foule faisant 35 morts. Et cette nouvelle élection était du même acabit avec 15 morts recensés. Autant dire qu’il ne risque pas d’être regretté par la population gabonaise qui, d’un autre côté, n’a pas grand-chose à attendre d’un régime militaire. Mais cela ne fait pas l’affaire de Macron qui s’était rendu à Libreville en mars dernier à l’occasion d’un sommet sur l’environnement pour adouber Bongo à l’approche de la présidentielle et avait réaffirmé la présence de l’impérialisme français dans le pays. Une présence que les nouveaux maîtres du pays – à l’instar de leurs confrères du Burkina Faso, du Tchad, de la Guinée, du Mali ou du Niger – risquent de remettre en question. Sale temps pour la Françafrique !