À Padoue, plusieurs dizaines de mères de familles homoparentales risquent de voir leur nom rayé des actes de naissance de leurs enfants. Une décision qui découle de la politique du nouvel exécutif, dirigé par la Première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni. Déjà, en avril, le ministère de l’Intérieur avait diffusé une circulaire demandant aux maires de n’inscrire que le nom du parent biologique sur les actes de naissance. Celui de Padoue avait tenté de contourner l’interdiction, mais il s’est heurté à un rappel à l’ordre du préfet. Des dizaines d’autres couples lesbiens vont devoir plaider leur cause en novembre devant un tribunal, saisi par le parquet de Padoue pour « rectifier » les actes de naissance de 33 enfants. Objectif : ne faire apparaître que le nom de leur mère biologique en effaçant celui de sa compagne. Il faut rappeler que dans le pays les droits des personnes LGBT+ sont limités. Il n’existe aucune loi contre les discriminations homophobes et si les unions civiles sont ouvertes aux couples de même sexe depuis 2016, ces derniers n’ont pas accès au mariage, ni à l’adoption ou à la procréation médicalement assistée. La filiation des couples gays et lesbiens n’est pas non plus reconnue. Profitant d’un flou juridique sur la transcription des actes de naissance, de rares municipalités ont toutefois décidé, ces dernières années, d’enregistrer les deux parents d’enfants conçus via une PMA ou une gestation pour autrui (GPA) à l’étranger. C’est à cette pratique que veut mettre fin Meloni. Et les parquets de certaines régions ont entrepris d’enquêter sur les actes de naissance établis ces dernières années. Pour la société italienne, un grand bond en arrière.