La proposition de La France insoumise d’abolir la loi Cazeneuve de 2014 sur l’apologie du terrorisme a suscité une levée de boucliers à droite, à l’extrême droite et dans une partie de la gauche. Pourtant les amis de Mélenchon ont mis le doigt sur une évidence : depuis un an la loi a été utilisée essentiellement contre les soutiens du peuple palestinien : arrestations, signalements auprès des procureurs, poursuites devant les tribunaux, interdictions de réunions et manifestations, etc. Pourtant Bernard Cazeneuve, l’auteur de la loi, reconnaissait lui-même en avril dernier dans les colonnes du Canard enchaîné que le délit d’apologie du terrorisme est devenu « l’outil d’instrumentalisation politique d’un contexte de la part du pouvoir en place et de certains politiques ». Mais, outre le fait que la proposition de loi insoumise n’a aucune chance d’être adoptée, même si elle l’était cela ne changerait pas grand-chose. Car le ministre de l’Intérieur et les préfets à ses ordres continueraient à criminaliser les actions de solidarité avec les Palestiniens au nom des toujours fumeuses « menaces de troubles à l’ordre public ».