Nos vies valent plus que leurs profits

Le PS soutient Bayrou… mais qui l’aide à jouer ce rôle funeste ?

Photothèque Rouge / Copyright : Martin Noda / Hans Lucas.

Toute la presse a relevé que le PS a sauvé la mise au gouvernement Bayrou en ne votant pas la motion de censure déposée par LFI, et la polémique menée par cette dernière contre son allié au sein du NFP.

Outre le PS, le RN, la droite et les macronistes soutiennent eux aussi la formation du gouvernement Bayrou : chacun à sa manière, ces partis sont étroitement liés aux intérêts du patronat.
Le jeu joué par le PS consiste à faire croire qu’il est possible de jouer sur deux tableaux avec le pouvoir en place : faire pression sur lui d’abord, pour arriver en fin de compte, en interlocuteur « responsable », à un accord acceptable en ayant arraché des concessions. Quant à cette « conférence sociale » sur les retraites, le résultat est écrit d’avance : si les syndicats n’acceptent pas de s’aligner sur le projet du Medef, Bayrou a d’emblée annoncé qu’il présenterait son propre projet de loi… qui « maintiendra l’équilibre financier », en clair le respect absolu des principales exigences du patronat.

LFI affiche a contrario une posture de rupture avec Bayrou et Macron, d’où la motion de censure dont elle savait à l’avance qu’elle ne pourrait aboutir, quelle que soit l’attitude du PS, étant donné le feu vert du RN à la formation du gouvernement.

Aujourd’hui, LFI se plaint de l’inconséquence du PS, mais c’est elle qui l’a ressuscité avec les accords qui ont conduit à la Nupes puis au NFP, et qui ont fait renaître le PS de ses cendres.
Mais un NFP aligné sur LFI, ou même une majorité parlementaire de gauche, ne s’attaquerait en rien à la racine du problème : la domination du grand patronat sur le fonctionnement de l’économie et de la société tout entière. Sans la mobilisation dans la rue de toutes les énergies du monde du travail, aucune avancée réelle dans le rapport de force ne se produira. C’est cette mobilisation qu’il faut mettre à l’ordre du jour, à l’opposé de toutes les alliances avec les faux amis et vrais ennemis des travailleurs !

Édouard McBeyne