Emmanuel Macron a annoncé que le 21 février prochain Missak Manouchian et son épouse, Mélinée, entreraient au Panthéon pour le 80e anniversaire de l’exécution des 21 membres de son groupe de résistants par les nazis. Arménien d’origine, apatride, poète, ouvrier et membre du Parti communiste, il avait monté un groupe de guérilleros dans le cadre du mouvement « Francs Tireurs et Partisans – Main d’œuvre immigrée » formé d’étrangers comme lui dont des Juifs d’Europe centrale et orientale, des Italiens anti-fascistes et des républicains espagnols. Tous des « métèques », donc des assassins en puissance, comme les présentèrent la propagande allemande et la presse de Vichy. Louis Aragon les immortalisa dans un poème mis plus tard en musique par Léo Ferré, L’affiche rouge. Si, fondamentalement, le groupe Manouchian ne se distingua pas à l’époque de la politique patriotarde du PCF, par son existence même il était un exemple vivant de camaraderie dans le combat entre des prolétaires français et d’autres venus de pays étrangers. Une leçon à retenir à l’heure où les migrants sont montrés du doigt. Aujourd’hui Manouchian et les siens figureraient, n’en doutons pas, sur la liste des expulsables.