La classe politique libanaise est connue pour son clanisme, son confessionnalisme à tout crin et sa volonté de défendre ses intérêts particuliers. Elle est si divisée que, depuis des mois, elle a échoué à élire un nouveau président et à former un gouvernement. Mais elle vient de faire preuve d’une inhabituelle unité en s’en prenant au film Barbie. Mohammad Mortada, ministre libanais (chiite) de la Culture, a annoncé avoir demandé l’interdiction du film, invoquant une atteinte aux valeurs du pays et fustigeant la promotion « de l’homosexualité et du changement de sexe ». Il a précisé que cette décision avait été évoquée lors d’une une réunion ministérielle informelle tenue dans la résidence d’été du patriarche chrétien maronite, Béchara Raï. « Les idées qui vont à l’encontre de l’ordre divin et des principes partagés par tous les Libanais doivent être combattues », avaient déclaré le prélat chrétien et le ministre à l’issue de cette rencontre. Une position partagée par la plupart des élites musulmanes et chrétiennes du pays qui se justifient en mentionnant l’interdiction de l’homosexualité dans le Coran et la Bible. Bienvenue au 21e siècle.
