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Liban : trois ans après l’explosion du port de Beyrouth, l’enquête au point mort

Le 4 août 2020 une énorme explosion dévastait une grande partie du port de Beyrouth et des quartiers environnants, tuant plus de 220 personnes et en blessant plus de 6 500 autres. La déflagration avait été déclenchée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d’ammonium. Et, depuis lors, aucun des responsables de ce drame n’a été traduit en justice. Un premier juge d’instruction, qui avait inculpé quatre anciens ministres, avait été récusé. Quant au second, Tarek Bitar, il avait dû suspendre ses auditions à de nombreuses reprises et faire face à une quarantaine de poursuites à son encontre et à des pressions de la part d’une grande partie de la classe politique. En outre il était poursuivi par le procureur général pour « insubordination ». Pour demander sa démission, les deux mouvements chiites, Amal et Hezbollah, dont certains responsables étaient impliqués dans la catastrophe, avaient même organisé une manifestation de rue dans la capitale, qui s’était soldée par sept morts. Et aujourd’hui, dans un pays qui a sombré dans une grave crise économique et politique, les coupables courent toujours.