Trois jours après l’une des pires catastrophes maritimes de la décennie en mer Méditerranée, les recherches de victimes et de survivants touchent à leur fin. Au total, 78 corps de migrants ont été repêchés, une centaine secourue et au moins 400 autres portés disparus. Vincent Cochetel, l’envoyé spécial du Haut Comité de l’ONU pour les réfugiés en Méditerranée, a évoqué des témoignages reçus des survivants du drame survenu. Et ces témoignages concordent pour accuser les garde-côtes grecs d’avoir fait chavirer leur embarcation rouillée en tentant de la remorquer vers les eaux territoriales italiennes au lieu de porter secours aux migrants. Ces derniers ont été victimes du macabre jeu de ping-pong que se livrent dans la région des pays comme la Grèce, l’Italie, la Tunisie, la Libye ou l’agence européenne Frontex, pour ne pas accueillir des réfugiés chez eux et les pousser chez les voisins. Et chaque année plusieurs centaines de migrants meurent victimes de ce cynisme.