Sonia Mejri, 36 ans, va devenir la première Française jugée aux assises pour crime de génocide lors d’un procès qui va se tenir à Paris. Elle est accusée d’avoir réduit en esclavage une adolescente yézidie de 16 ans au printemps 2015. Partie en Syrie avec son époux, Abelnasser Benyoucef, un « émir » du groupe État islamique, elle avait séquestrée la jeune fille, régulièrement violée par son mari, dans le cadre de la politique d’anéantissement menée par Daech contre les Yézidis, une minorité ethnique kurdophone non musulmane du nord de l’Irak et de Syrie. Environ 10 000 personnes furent tuées, principalement des hommes qui refusaient de se convertir à l’islam, alors que 6 500 femmes et enfants furent enlevés, réduits en esclavage sexuel ou vendus comme esclaves. Pour sa part, Benyoucef sera jugé par défaut car il est présumé mort en 2016. Le procès sera l’occasion de revenir en détail sur ces massacres. Mejri risque la réclusion criminelle à perpétuité.