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Paris : une manifestation contre l’antisémitisme, peut-être, mais par contre le racisme

« La République est en danger. » C’est par ces mots ronflants que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue au Sénat, Gérard Larcher, appellent à une marche, dimanche, contre l’antisémitisme entre les palais Bourbon et du Luxembourg. Élisabeth Borne, ainsi qu’une brochette de ministres, ont fait savoir qu’ils seraient présents ainsi que les leaders de la droite. Mais aussi ceux du Rassemblement national, héritiers d’une formation cofondée par un ancien de la Waffen SS, Léon Gaultier, et dont le leader historique, Jean-Marie Le Pen, a été condamné à de nombreuses reprises pour négationnisme et antisémitisme. Il faut se rappeler, en plus, qu’au cours de ces derniers mois – et encore à l’heure actuelle à l’occasion du projet de loi sur l’immigration – nombre de ceux qui appellent à manifester dimanche ont rivalisé dans leurs attaques contre les migrants, les Arabes, les musulmans, les sans-papiers et bien d’autres. Alors aujourd’hui leur condamnation de l’antisémitisme se confond en fait avec leur soutien inconditionnel au gouvernement israélien dans sa sale guerre contre les Palestiniens et n’a donc pas grand-chose à voir avec la lutte contre le racisme. De plus leur obstination à vouloir identifier, peu ou prou, tous les Juifs au sionisme ne fait qu’alimenter l’antisémitisme ambiant.