En visite à Tahiti, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a estimé que les Polynésiens devaient d’abord atteindre l’autonomie « alimentaire », « économique » et « agricole » avant de parler indépendance. Et de prendre en exemple le fait que l’on ne produit localement que 35 % de ce que l’on consomme. Si l’on applique le même critère à l’échelle internationale on s’aperçoit que pratiquement aucun État n’est autosuffisant sur les plans alimentaire, économique et agricole à commencer… par la France. C’est un grossier prétexte pour renvoyer aux calendes la volonté d’indépendance des 280 000 Polynésiens qui, en avril dernier, ont élu un exécutif indépendantiste à la tête du gouvernement local préside par Moetai Brotherson, qui a tenu à rappeler à cette occasion que sa « volonté d’indépendance et d’autodétermination était intacte ». Un discours qu’à 15 000 kilomètres de là Paris ne préfère pas entendre.