Le tarif règlementé du gaz va prendre fin le mois prochain. Plus de 2,6 millions de consommateurs, encore abonnés à cette offre tarifaire, devront changer de contrat d’ici cette échéance. À quelle sauce seront-ils ensuite mangés ? C’est le brouillard. Engie (ex-Gaz de France) et une vingtaine d’entreprises locales de distribution (comme à Bordeaux ou à Strasbourg) leur feront de nouvelles offres tarifaires mais sans garantie de durée. En résumé, les factures risquent de flamber. Instauré en 1946, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le tarif réglementé du gaz était fixé par les pouvoirs publics, en s’appuyant sur les recommandations de la Commission de régulation de l’énergie. Ce qui offrait une certaine garantie de stabilité. Mais, en 2017, le Conseil d’État a jugé que ce tarif réglementé était contraire au droit européen de la concurrence et la loi énergie-climat, adoptée en 2019, a ainsi décidé sa disparition à compter du 1er juillet 2023. Mais on a vu ces derniers mois que ce fameux « droit européen de la concurrence » n’empêchait nullement les grands groupes gaziers de s’entendre pour maintenir des tarifs élevés pour les consommateurs alors que sur les marchés de gros internationaux les prix s’effondraient. La « concurrence non faussée » a une fois de plus permis aux grands groupes de s’en mettre plein les poches.