Par le biais de leur avocate, maître Marie Dosé, deux jeunes filles âgées de 14 et 16 ans, Lisa et Sarah, originaires de l’ouest de la France, ont saisi de nouveau le tribunal administratif pour réclamer leur rapatriement en France alors que depuis des années elles croupissent dans le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie, contrôlé par les Kurdes. Leur père a été porté disparu et elles ont perdu leur mère et leurs deux frères à Baghouz, lors de la chute de l’organisation État islamique en 2019. L’une d’elle a d’ailleurs été blessée aux jambes et à un bras lors des combats et est depuis handicapée. Jusqu’à présent le Quai d’Orsay et l’Élysée ont fait la sourde oreille. Pourtant, le 15 avril 2022, un auditeur de France Info avait interpellé Macron sur la situation des orphelins de djihadistes français bloqués en Syrie avec cette question : « Un enfant, ou un adolescent qui n’a plus ses parents, n’a pas vocation à rester là-bas ? » Le chef de l’État, à l’époque candidat à sa propre réélection, avait assuré que ces derniers allaient être rapatriés dans un futur proche, en répondant à cet auditeur : « Voilà, c’est une très bonne façon de le formuler. C’est exactement comme ça qu’il faut le dire. » Depuis ont eu lieu quelques rapatriements limités qui laissent sur le carreau des dizaines d’enfants. Preuve que la parole présidentielle ne vaut pas tripette.