À peine réélu le président Recep Tayyip Erdogan a repris sa chasse aux opposants. L’un des plus connus d’entre eux, Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, et dirigeant du Parti républicain du peuple, est cette fois poursuivi pour des soupçons de trucage dans un appel d’offre émis fin 2015 lorsqu’il était maire de Beylikdüzü, un district d’Istanbul. Ce qu’il nie. Mais, en réalité, Imamoglu est dans le viseur du pouvoir depuis qu’il a raflé Istanbul, lors des dernières élections municipales en 2019, infligeant son plus cinglant revers au président Erdogan et à son parti, qui contrôlaient la plus grande ville du pays depuis 25 ans. Son élection avait d’abord été annulée, avant qu’il ne soit réélu trois mois plus tard avec une plus confortable avance. Cette fois il s’agit de le faire condamner, peut-être de l’envoyer en prison, mais surtout de le rendre inéligible pour les prochaines élections.