Nos vies valent plus que leurs profits

Turquie : pendant la guerre de Gaza, les affaires continuent

Le président Recep Tayyip Erdoğan s’est placé, du moins en paroles, résolument du côté des Palestiniens n’hésitant pas à qualifier Nethanyahou de « boucher de Gaza ». Son parti islamo-populiste a organisé plusieurs manifestations monstres à Istanbul en soutien aux Palestiniens, mâtinées cependant de forts relents anti-kurdes. Mais ces déclarations fracassantes ne freinent pas… le business. Un journaliste turc d’opposition exilé à Berlin, Metin Cihan, a recensé au jour le jour le trafic des navires qui relient les ports turcs à Israël. Entre le début de la guerre le 7 octobre et fin décembre, il en a dénombré pas moins de 450 dont certains transportaient du carburant pour les avions militaires israéliens ou du matériel stratégique destiné à la poursuite de la guerre. Et une bonne partie de ces bateaux appartiennent à des proches d’Erdoğan ou à certains de ses alliés politiques. Comme le dit le vieil adage « les affaires sont les affaires » et ce ne sont pas quelques dizaines de milliers de morts qui vont les perturber.