Il aura fallu près de sept ans pour que les trois policiers qui avaient grièvement blessé Théo Lubaka, lors de son arrestation musclée le 2 février 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), comparaissent devant la cour d’assises de ce département. Les images des caméras de vidéosurveillance montrent les trois policiers en train d’interpeller très violemment ce jeune homme noir, alors âgé 22 ans. D’abord gazé, ce dernier se retrouve plaqué au mur et frappé à plusieurs reprises. Son pantalon tombe, et un des policiers, Marc-Antoine Castelain, porte un violent coup avec la pointe de son bâton télescopique de défense à travers son caleçon. Le jeune homme s’effondre. Le coup a provoqué une rupture de son sphincter et il restera handicapé à vie. S’ils ont regretté leurs gestes, les accusés se défendent en affirmant qu’ils s’en sont strictement tenus aux « gestes réglementaires ». Des gestes qui conduisent à mutiler et parfois même à tuer. Ce que leur avocat appelle « la violence légitime ». Piètre excuse. Il faut enfin signaler que les trois policiers sont toujours en activité.