Créée le 23 janvier 2021, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants vient de rendre son premier rapport. Il est éloquent. Selon elle une personne sur dix a été victime de violences sexuelles dans son enfance. Cela concerne 5,4 millions de femmes et d’hommes adultes. Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, notamment d’inceste. La famille est le premier espace concerné : 81 % des agresseurs sont de l’entourage proche, 11 % au sein d’une institution, et 8 % au sein de l’espace public. Les auteurs de ces violences sont des hommes dans leur immense majorité, d’abord les pères (27 %), les frères (19 %), les oncles (13 %), les amis des parents (8 %) ou les voisins de la famille (5 %). Ces chiffres sont sans doute sous-estimés, puisque seules 13 % des victimes dénoncent les violences au moment des faits. Et si la Commission préconise une série de mesure pour mieux dépister, prendre en compte et rendre justice aux victimes de l’inceste, il n’empêche que l’étendue du phénomène est, d’abord et avant tout, lié à une société malade du machisme et du sexisme, y compris, et surtout pourrait-on dire, au sein de la famille.