
Mercredi 15 octobre, Donald Trump a franchi une nouvelle étape dans l’escalade guerrière contre le Venezuela. Il a déclaré : « Je ne veux pas vous en dire plus, mais nous regardons du côté du sol à présent », ouvrant la voie à de potentielles frappes terrestres contre le Venezuela. Si dans la même interview il s’est enorgueilli du fait que les États-Unis « contrôl[ent] très bien la mer », c’est bien parce que ces dernières semaines son armée a coulé au moins cinq bateaux vénézuéliens, tuant au moins 27 personnes. Depuis août dernier, huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire ont été déployés au large du Venezuela.
Donald Trump prétend mener une guerre contre le « narcotrafic ». En réalité, ce sont les gigantesques champs pétrolifères du Venezuela sur lesquels il lorgne. Car ce pays détient une des plus grandes réserves du monde, plus de 300 milliards de barils.
Ni la lutte contre la drogue, ni le rétablissement de la démocratie, n’ont rien à faire dans ces menaces guerrières. Sous Biden, Washington avait autorisé Chevron, la deuxième plus grande compagnie pétrolière américaine, à coopérer avec la compagnie pétrolière d’État vénézuélienne, PDVSA, pour accélérer l’exploitation des champs pétrolifères. Le New-York Times a révélé que, jusqu’en mai dernier, l’administration Trump avait entamé des négociations secrètes avec le régime de Maduro pour exporter du pétrole, en échange de l’autorisation de vols d’expulsion.
Mais voilà, pour les capitalistes américains, le régime Maduro ne fait pas assez de concessions. Car ce régime autoritaire tire son fondement de la rente pétrolière. Pour Trump, c’est trop. Donc il faut aller plus loin, y compris jusqu’à menacer de faire la guerre au Venezuela et renverser, s’il le faut, le régime… Pour en mettre un tout autant autoritaire, mais complètement à sa solde !
On notera ici l’hypocrisie des États européens, à commencer par la France de Macron, qui n’a pas de mots assez durs pour condamner l’invasion de l’Ukraine par Poutine, mais ne trouve rien à redire lorsque les États-Unis menacent de bombarder un des plus grands pays d’Amérique du Sud.
Car oui, Trump, qui n’arrête pas de clamer à tort et à travers qu’il aurait « stoppé » huit guerres dans le monde (on se demande ce qu’en pensent les peuples concernés !), est bien sur le point d’en déclencher une nouvelle !
Aurélien Pérenna