Alors que les tribunaux de Nouméa fonctionnent à plein régime pour condamner lourdement les Kanak qui se sont révoltés contre la volonté de l’État colonial français de les rendre encore plus minoritaires sur leurs propres terres, onze militants indépendantistes ont été arrêtés mercredi.
Parmi eux, Christian Tein, le principal dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) et Frédérique Muliava, la directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie qui avaient été reçus par Macron lors de sa visite récente dans l’archipel. Parmi les chefs d’accusation : association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou d’un délit, participation à un groupement armé formé en vue de la commission de dégradations ou de violences volontaires, vols en bande organisée, complicité de meurtres ou tentatives de meurtres… Rien que ça ! Les milices de colons, armées qui ont fait plusieurs morts parmi les Kanak ne paraissent pas inquiétées, ce qui ne surprend guère vu que leurs exactions se sont faites sous l’œil bienveillant des forces de répression coloniales.
Neuf parmi les militants arrêtés ont été ou vont être rapidement incarcérés en France métropolitaine, à 17 000 kilomètres de chez eux. D’après les informations qui nous sont parvenues, Christian Tein a été envoyé à Mulhouse, Frédérique Muliava à Riom, Brenda Ipeze à Dijon, Dimitri Qenegei à Villefranche-sur-Saône, Steve Unë à Blois, Guillaume Vama à Bourges, Yewa Waethane à Orléans.
On mesure là tout le cynisme de Macron qui, d’un côté, dit vouloir jouer l’apaisement et reconnaît que c’est sa décision de modifier le périmètre électoral qui a mis le feu aux poudres et, de l’autre, envoie sur place des milliers de flics, de gendarmes, de soldats et fait arrêter ses « interlocuteurs ». Mais cette répression est en réalité proportionnelle à la peur qu’ont eue les colons et l’État qui les soutient. Ils pensent que la colère est retombée et qu’ils peuvent donc s’acharner contre ceux qui symbolisent la révolte. Ils jouent avec le feu et il est à souhaiter que la suite leur fasse ravaler leur morgue.
Les jeunes kanak et les militants indépendantistes arrêtés doivent pouvoir compter sur la solidarité du mouvement ouvrier et, plus généralement, de tous ceux que le fait colonial révolte.
Un rassemblement a lieu ce jour à 18 heures devant le ministère de la Justice. Le NPA-Révolutionnaires appelle tous ceux et toutes celles qui le peuvent à se rendre à tous les rassemblements qui seront organisés pour exiger la libération des jeunes et des militants emprisonnés.
Communiqué du NPA-Révolutionnaires, le 23 juin 2024
Le Mouvement kanak en France et le collectif Solidarité Kanaky appellent à des manifestations lundi 24 juin à 18 heures devant les lieux de détention des militants kanaks incarcérés en France, à savoir les prisons de Mulhouse, Dijon, Bourges, Nevers, Villefranche-sur-Saône et Riom. Le NPA-Révolutionnaires s’associe à ces appels.